La retraite en France continue de faire couler de l’encre, avec l’actuelle conférence sociale réunissant les représentants des syndicats et du patronat ainsi que quelques membres du gouvernement. La Cour des comptes a été appelée à publier l’état actuel des finances des caisses de retraite. Ce qui amène également à s’interroger sur le paradoxe suivant : alors que les cotisations des actifs augmentent, les pensions de retraite tendent à diminuer. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs démographiques, économiques et politiques.
Une baisse relative et non une baisse absolue
Avant d’aborder le cœur du sujet, il est essentiel de différencier une baisse relative d’une baisse absolue des pensions de retraite. Une baisse absolue signifierait une diminution nominale du montant des pensions, ce qui n’est pas le cas. En revanche, une baisse relative signifie que les pensions augmentent moins rapidement par rapport à cette hausse des cotisations ou par rapport à l’inflation, entraînant une érosion progressive du pouvoir d’achat des retraités. Ce phénomène peut donner l’impression d’un appauvrissement des retraités même si, en valeur absolue, leurs pensions restent stables ou augmentent légèrement.
Les facteurs expliquant ce phénomène
Le vieillissement de la population et un ratio actifs/retraités en baisse
L’espérance de vie ayant augmenté, le nombre de retraités s’accroît, tandis que le nombre d’actifs cotisants diminue. Ce déséquilibre met sous pression les régimes de retraite par répartition.
Dans les années 1960, on comptait environ quatre actifs pour un retraité en France. Aujourd’hui, ce ratio est tombé à environ 1,7 actif pour un retraité et devrait encore baisser dans les prochaines décennies. Moins d’actifs pour financer plus de retraités entraîne une hausse des cotisations pour maintenir le système à flot.
Une croissance économique incertaine
La croissance économique impacte sur les recettes des caisses de retraite. Une croissance faible signifie moins de créations d’emplois et donc moins de cotisations sociales. De plus, la stagnation des salaires se répercute sur le montant des contributions des actifs.
Une inflation qui réduit le pouvoir d’achat
Même lorsque les pensions sont maintenues ou légèrement augmentées, l’inflation peut réduire leur pouvoir d’achat. Si les prix augmentent plus vite que les pensions, les retraités voient leur niveau de vie baisser, renforçant le sentiment d’une diminution des pensions.
L’impact des nouvelles formes d’emploi
Avec la montée du travail précaire, des contrats courts et du statut d’auto-entrepreneur, de nombreux actifs cotisent moins qu’un salarié en CDI classique. À long terme, ces nouveaux profils de travailleurs risquent de percevoir des pensions moindres, ce qui accentuera encore la tendance à la baisse des pensions de retraite.
Des réformes qui visent à équilibrer le système
Ces réformes sont en réalité les conséquences de la fragilisation du système. En effet, face à ces défis, les gouvernements successifs ont implémenté plusieurs réformes pour éviter un déficit trop important des régimes de retraite. Ces réformes passent souvent par un allongement de la durée de cotisation, un report de l’âge de départ à la retraite et une revalorisation plus modérée des pensions versées aux retraités. Ces ajustements contribuent à l’impression d’une diminution du niveau de vie des retraités.
Parmi les solutions indépendantes : le Plan d’épargne retraite PER
Pour pallier la baisse relative des pensions, de nombreux actifs se tournent vers des solutions complémentaires, comme le Plan d’épargne retraite (PER) : plus d’infos sur per .fr. Ce dispositif permet aux travailleurs d’épargner tout au long de leur carrière, en bénéficiant d’un cadre fiscal avantageux. La capitalisation se fait par le biais de versements volontaires et peut être boostée par l’épargne salariale ou les cotisations obligatoires dans le cas du PER collectif et du PER catégoriel.
Le PER a pour finalité de verser des rentes viagères au départ à la retraite, ou encore de faire profiter de la capitalisation réalisée en autorisant le déblocage en capital.